Faire un bilan carbone, contrôler sa consommation énergétique, essayer de la diminuer grâce à des écogestes : alors que les négociations patinent au niveau international, les citoyens s’attaquent au réchauffement climatique, à leur échelle, avec le soutien de leurs collectivités.
Christiane, Jean-Pierre, Lisbeth et les autres sont ce soir chez Michel, qui habite sur un boulevard très passant et vient de remplacer les fenêtres vieillissantes par le top de l’isolation, aussi bien phonique que thermique. Wattmètre en main, on relève la puissance de ses appareils et on constate les pertes de chaleur avec l’aide d’un thermomètre infrarouge à visée laser. Bienvenue à l’atelier climat du 3e arrondissement de Paris.
Familles à énergie positive – « Tous ensemble il est possible de lutter efficacement contre les émissions de gaz à effet de serre », estime l’association Prioriterre, qui organise depuis 2008 le défi « Familles à énergie positive », relevé par 200 foyers la première année et par près de 3.000 cette année, dans plusieurs régions.
Le principe : un groupe de voisins ou d’amis se donne pour objectif de réduire de 8% par an sa consommation énergétique. Chaque participant doit transférer régulièrement sur un site ses consommations de gaz et d’électricité, qui calcule l’évolution par rapport à la même période l’année précédente.
Premiers à répondre à l’appel en Ile-de-France, des habitants du 3e arrondissement de Paris ont élargi le projet.
Un projet soutenu par la ville de Paris – Soutenus par la mairie, ils ont mis en place un « atelier climat » pour « aider les habitants à passer à l’action ». Des experts de l’Agence parisienne du climat leur ont expliqué : « Notre niveau de consommation énergétique n’est pas durable », « nous avons une responsabilité individuelle ».
Chacun a donc établi le bilan carbone de son foyer sur le site www.coachcarbone.org, créé par l’Ademe et la Fondation Nicolas Hulot et permettant de comparer ses résultats à la moyenne nationale sur les postes habitat, transport, alimentation et équipement.
L’impact des éco-gestes – Ils se sont ensuite intégrés au projet « Familles à énergie positive ». Chaque membre de l’équipe a essayé de réduire ses consommations énergétiques, avec plus ou moins de bonheur, en pratiquant des « éco-gestes » répertoriés dans un guide : utiliser un thermostat d’ambiance pour limiter la température des pièces, couper l’eau de la douche quand on se savonne, utiliser des multiprises pour débrancher facilement les appareils dont on ne se sert pas…
Il y a eu aussi les visites chez les voisins, avec wattmètre et thermomètre laser, pour mieux comprendre les problèmes rencontrés et imaginer des solutions. Au terme de l’expérience, le groupe a constaté des progrès, sans atteindre cependant les 8% du défi.
200 euros d’économies – D’autres ont été plus heureux. Alors que la quatrième saison des « familles à énergie positive » se termine ce week-end, la région Rhône-Alpes a annoncé que 1.350 foyers de la région ont « relevé le défi » et réalisé « jusqu’à 15% d’économies par rapport à l’hiver précédent », soit « environ 200 euros de réduction sur les factures de chaque foyer et 450 tonnes d’équivalent CO2 évitées ».
A une autre échelle, la compagnie Opower envoie à quelque 4 millions de foyers aux Etats-Unis un comparatif de leur consommation avec celle de leurs voisins. Conséquence, les foyers prodigues, vexés, font des efforts, et la compagnie vient d’enregistrer le premier terawatt-heure (milliard de kilowatts-h) économisé, soit « la consommation annuelle d’une ville de 200.000 habitants ».
La compagnie propose en outre un outil permettant de comparer sa consommation avec celle de ses amis de Facebook.
Lu sur “La gazette.fr” http://www.lagazettedescommunes.com/
Voir aussi http://www.familles-a-energie-positive.fr/ et sa page Facebook