Un décret du Ministre de l’agriculture Bruno Lemaire, entré en vigueur le 7 mai, classe, sous certaines conditions, cette pathologie neurovégétative comme maladie professionnelle pour les salariés agricoles comme pour les exploitants agricoles.
C’est l’aboutissement du combat mené par l’association Phyto-Victimes et son président Paul François. Il a bataillé en février pour que la multinationale Monsanto soit reconnue responsable de son intoxication à l’herbicide. Il a réagi dans le Politis du 17 mai dernier .
” Les agriculteurs malades se demandent toujours « Pourquoi moi ? » Ils ont maintenant une réponse. Moralement, c’est un geste fort… C’est une grande avancée : l’argent n’est pas tout, mais c’est un souci de moins pour les malades. Ces indemnitéspermettront aux agriculteurs encore en activité d’embaucher du personnel pour se faire aider.”
Seules les personnes ayant été exposées au moins dis ans aux pesticides et ayant déclaré la maladie dans un délai d’un an après l’arrêt de l’exposition peuvent prétendre à cette qualification de maladie professionnelle.
” C’est déjà un bon début. Dans d’autres pays, l’exposition doit atteindre 20 ans. Au moins, on ne pourra pas dire qu’on n’était pas prévenus, estime encore Paul François, qui considère que trop peu d’études sont menées sur la santé des agriculteurs. Combien d’agriculteurs d’à peine 45 ans consultent des cancérologues ? Mon père, qui a plus de 80 ans, n’a pas manipulé de dixième des pesticides que j’ai pu utiliser.”