Le SCOT du Syndicat mixte des Coteaux et du Val de Seine

Le SCOT est un document d’urbanisme qui propose des orientations à l’horizon 2020. Après un diagnostic, il présente un PADD (Projet d’aménagement et de développement durable), puis le DOG (Document d’orientations générales) plus contraignant que le PADD. 

Le territoire concerné correspond à la communauté d’agglo qui va naître de la fusion d’Arc de Seine et de Val de Seine, soit les communes de Chaville, Issy les Moulineaux, Meudon, Vanves et Ville d’Avray d’une part, et Boulogne-Billancourt et Sèvres d’autre part, à laquelle s’ajoute la communauté d’agglo de Cœur de Seine (Garches, Saint-Cloud et Vaucresson) ainsi que Marnes la Coquette. A l’origine de l’actuel syndicat des Coteaux et du Val de Seine, on trouve le syndicat créé en 1991 pour aménager les terrains Renault qui se libéraient. Ces origines marquent toujours la vision pour l’avenir de ce territoire : la vallée de la Seine, ancienne rue industrielle, a pu transformer ses friches industrielles en activités tertiaires qui en font un pôle d’emplois concurrent et complémentaire de La Défense. Vanves y apparaît comme un peu marginal, tout comme les Coteaux dont les transformations sont plus lentes – à part quelques pôles comme le fort d’Issy et le quartier d’affaires de Meudon-la-Forêt. 

Le SCOT veut renforcer la dynamique de la vallée de la Seine en créant sur son territoire 20.000 à 40 000 nouveaux emplois de 2006 à 2020, ce qui représenterait 48 % des emplois créés dans les Hauts de Seine pour la période 2005-2030. Ces objectifs sont en contradiction avec ceux de SDRIF (Schéma directeur de la Région Ile de France) : la Région cherche à diminuer les inégalités régionales par la création d’emplois dans des secteurs moins favorisés. Les emplois prévus par le SCOT seront surtout tertiaires : on créera 500 000 m2 de bureaux et 300 000 m2 de locaux d’activité. Mais si la construction de bureaux est déjà bien avancée autour de l’axe central de la Seine, on peut avoir des doutes sur les autres activités qui auront du mal à exister compte-tenu des prix du foncier. 

La construction de logements prévue est insuffisante par rapport à celle des bureaux, et l’équilibre habitat/activités préconisé par le SDRIF ne sera pas respecté[1]. Les conventions d’équilibre signées entre l’Etat et les communes fixe un ratio d’équilibre, qui varie selon les communes. A Issy, par exemple, il est de 2,57 m2 de logement pour chaque m2 de bureau construit. Les objectifs du SCOT ne permettent même pas d’atteindre l’objectif de 2m2. Le SCOT prévoit de construire en moyenne 1500 logements par an, dont 30% seront des logements sociaux. Il en faudrait 1800 à 2000 par an pour contribuer à l’effort de construction demandé par le SDRIF : 60 000 logements à construire chaque année dans la région Ile de France. Il faudrait en particulier intensifier l’effort en matière de logement social, et le localiser plus précisément dans les communes. Le territoire du SCOT a en effet un déficit dans le parc social[2] : les logements sociaux ne représentent que 16 à 17% du parc immobilier (Arc de Seine : 21,5%, Val de Seine : 11,9% et Coeur de Seine 12%). L’objectif du SCOT se limite à atteindre les 20% de la loi SRU en 2020, alors que le SDRIF fixe à 34% l’objectif pour les Hauts de Seine. 

Cette forte concentration d’emplois dans la vallée de la Seine va accentuer les déplacements domicile/ travail à l’intérieur du territoire concerné par le SCOT et vers des destinations plus lointaines. Or le SCOT ne prévoit pas de Plan de déplacement, en complémentarité du PDUIF. Le territoire du SCOT a la chance de bénéficier de liaisons ferrées structurantes relevant du STIF et de la Région : deux lignes SNCF, RER C et surtout le T2 qui dessert bien l’axe central, en connexion avec les métros. Et le SCOT mise sur l’Arc Express qui traversera son territoire. Mais en attendant la réalisation de ce projet qui ne commencera pas par le sud-ouest[3], la circulation automobile a encore le temps d’embouteiller les routes et de polluer si aucune politique des transports n’est décidée localement. Le DOG ne précise pas comment on allégera le trafic de transit sur les grands axes (RN118, RD1, RD7, RD907), ni comment on favorisera leur réaménagement en vue de privilégier les fonctions urbaines et de limiter les effets de coupure[4]. Il faudrait aussi, à l’intérieur du territoire, créer des alternatives à la voiture individuelle pour les déplacements entre les coteaux résidentiels et la vallée qui concentre les emplois.

 

A propos de Vanves :

– le SCOT préconise la requalification des entrées du territoire et, en particulier de celles avec Paris; nous nous interrogeons sur l’inertie de la Ville de Vanves dans le projet d’amélioration de l’entrée de Vanves à la porte Brancion ;

– le centre ancien apparaît comme un pôle cœur de ville à valoriser ;

– le quartier de la gare serait prioritaire pour accueillir des activités.


[1] Le taux d’emploi de 0,95 en 1990, de 1,01 en 1999, estimé à 1,1 en 2009 passerait alors à 1,3 en 2020 alors que le SDRIF préconise à l’horizon 2030 un taux d’emploi de 1,08 pour le département des Hauts de Seine.

[2] Le taux de logements sociaux y a diminué de 1999 à 2005

[3] Les deux arcs prioritaires sont situés au sud-est, dans le Val de marne, entre le RER A et B et au nord-ouest, des Hauts de Seine à Saint-Denis

[4] Nous ne pouvons que regretter la décision du conseil général de privilégier le maintien de 4 voies de circulation sur la RD 7. Cet aménagement bafoue deux principes d’urbanisation du SCOT (DOG p.11) :

– la reconquête du fleuve et son intégration dans la conception urbaine,

– l’aménagement de liaisons douces en bordure des axes structurants.