Source: Medipart.fr
« Pas de sécurité sans libertés »
Conférence-débat organisée par le club DJS
en partenariat avec MEDIAPART
Mardi 17 janvier 2017 à 19h30
Théâtre DEJAZET (41, boulevard du Temple 75003 Paris)
Entrée libre et gratuite
« Pas de sécurité sans libertés », nous en sommes persuadés même si nous sommes à contrecourant de l’échiquier politique.
« La sécurité est la première des libertés », ainsi s’exprimait le Premier ministre le 19 novembre 2015 à l’occasion du vote de la loi prorogeant l’état d’urgence pour la première fois. En décembre 2016, nous en étions à la cinquième prolongation.
Entre ces deux dates, majorité et opposition parlementaire confondues auront voté les lois du 22 mars 2016 sur la prévention et la lutte contre les actes terroristes dans les transports en commun, la loi du 3 juin 2016 renforçant la lutte contre le crime organisé et le terrorisme, la loi du 21 juillet 2016 prorogeant l’état d’urgence et renforçant la lutte antiterroriste, la loi de décembre 2016 prorogeant une nouvelle fois l’état d’urgence, et elles s’apprêtent à adopter un projet de loi de réforme de la sécurité publique adopté en Conseil des ministres le 21 décembre 2016.
A droite, à gauche, au centre, les postures martiales sont comparables sinon identiques. Il n’y a plus de place pour le débat : la sécurité collective justifie toutes les restrictions aux libertés individuelles.
Or, loin de s’opposer, sécurité et libertés marchent ensemble: il n’y a pas de sécurité sans libertés et il n’y a pas de libertés sans sécurité.
Si l’Etat d’urgence a un sens, il ne doit pas devenir l’Etat normal. Tout le monde comprend qu’il y a des mesures urgentes à prendre contre la Terreur mais seulement pour rétablir aussitôt l’Etat de droit. Rappelons-nous Benjamin Franklin : « Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre et finit par perdre les deux ».
Un Etat démocratique doit assurer la sécurité de son territoire mais cela ne se fait pas au prix de l’oubli de ce qui le fonde : la diversité de sa population, l’accueil, la liberté de circulation en Europe, la dignité de l’étranger, les devoirs que l’on doit à la simple humanité. Considérer les migrants et les réfugiés en France seulement comme une menace pour notre sécurité publique et économique c’est abdiquer notre responsabilité de peuple libre engagé par les conventions internationales.
Si la laïcité constitutive de notre histoire démocratique mérite d’être défendue et assurée, elle ne peut servir de voile à l’exclusion. Elle est l’outil de la liberté de conscience, de la liberté de vivre ensemble dans le respect de nos différences. La laïcité est l’ouverture d’un peuple libre sûr de ce qu’il est et de ce qu’il porte et non le repli et la fermeture sur des « valeurs » d’intolérance.
Le Club Droits, Justice et Sécurités, en partenariat avec Mediapart, propose une conférence-débat sur ces thèmes le mardi 17 janvier 2017 à 19h30 au théâtre DEJAZET.
Accueil, par Matthieu Boissavy, président de DJS, avocat au Barreau de Paris
Tables rondes
Edwy Plenel, modérateur
1/ Etat d’urgence
- Paul Cassia, professeur à l’Ecole de droit de la Sorbonne (Université Paris 1)
- Vanessa Codaccioni, maître de conférences en science politique (Université Paris 8)
- William Bourdon, avocat au Barreau de Paris
2/ Immigration et citoyenneté
- Damien Carême, maire de Grande Synthe
- Geneviève Jacques, présidente de la Cimade (Comité inter mouvements auprès des évacués)
- Patrick Weil, directeur de recherches au CNRS
- Pierre Joxe, avocat au Barreau de Paris
3/ Laïcité
- Jean-Louis Bianco, président de l’Observatoire de la laïcité
- Christine Lazerges, présidente de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH)
- Valentine Zuber, directrice d’études à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes, titulaire de la chaire « Religions et relations internationales »
Pour tout renseignement : matthieu.boissavy@gmail.com